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OVERDRESSED (480 photos)

 

Chaque soir, allongé sur mon lit, j’observe les vêtements accrochés et empilés dans ma chambre. Souvent je me demande pourquoi j’en ai autant, bien que j’en mette si peu.

 

J’ai décidé de produire cette série afin d’en faire l’inventaire. Il s’agissait d’abord d’observer la quantité démesurée de pièces, de vérifier que beaucoup d’entre elles n’avaient pas été portées depuis des mois voire des années, et pourquoi pas d’en exfiltrer certaines vers la cave, où elles auraient rejoint nombre d’autres comme elles dans de grandes caisses en plastique.

 

Cette série de 480 photos aborde bien sûr, à travers mon cas personnel proche de la pathologie, le sujet de la surconsommation. Mais elle interroge aussi un sujet connexe, auquel je m’intéresse depuis longtemps, celui de la quête d’identité. Dans un monde où les identités culturelles tendent à disparaître, la mode propose en effet des identités provisoires, sortes de performances quotidiennes renouvelables – dans les limites de nos vestiaires. J’ai longtemps pensé que mon incapacité à adopter un « look » définitif traduisait un manque de personnalité. Je pense aujourd’hui qu’elle est un des moyens que j’ai mis en place pour lutter contre la monotonie.

Every evening, lying on my bed, I look at the clothes hung and piled up in my room. Often I wonder why I have so many, although I wear so little.

 

I decided to produce this series in order to take stock of it. It was first to observe the disproportionate quantity of pieces, to check that many of them had not been worn for months or even years, and why not to exfiltrate some of them to the cellar, where they would have joined many others like them in large plastic crates.

 

This series of 480 pictures of course addresses, through my personal case close to pathology, the subject of overconsumption. But it also questions a related subject, in which I have been interested for a long time, that of the quest for identity. In a world where cultural identities tend to disappear, fashion indeed offers temporary identities, sorts of renewable daily performances – within the limits of our locker rooms. I have long thought that my inability to adopt a definitive "look" reflected a lack of personality. I think today that it is one of the means that I have put in place to fight against monotony.

 

 

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